Un article qui me fait rire (on entend vraiment des millons de versions c'est dingue). Cela dit, c'est très instructif:
Le substrat, l’arrosage, l’engrais - French
This text is shown on edg bonsai forum, translated by Michel.
(Ce texte est la traduction d’un article rédigé par Walter Pall sur le forum du « Bonsai Club » allemand -équivalent de notre Fédération Française du Bonsaï-, et repris sur son blog, à la suite de nombreuses questions qui lui sont posées sur sa pratique. Il est publié avec son aimable autorisation).
Le substrat, l’arrosage, l’engrais.
On ne peut considérer le substrat, l’arrosage, l’engrais chacun de manière isolée. Tout est lié, et il faut en outre considérer l’arbre dont il est question : conifère, feuillu, jeune, vieux, récemment rempoté, ou collecté, etc. ; entre en question également la localisation du bonsaïlliste.
Donc, pas de réponse précise ?
Si, mais il faut lire exactement tout ce qui suit, et l’on doit également TOUT pratiquer. Suivre une seule de ces recommandations prise isolément peut conduire à la catastrophe.
1) Tout ce qui est écrit dans la plupart des livres sur les bonsaïs sur ces thèmes peut-être complètement oublié.
Tout ceci constitue un monde entièrement nouveau.
Même lorsque les méthodes anciennes fonctionnent, elles apparaissent aujourd’hui malgré tout, fausses, voire mortelles.
2) Substrat : il doit avoir une certaine granulométrie, retenir l’eau et la restituer, doit être SANS TERRE, ne doit pas s’effriter facilement, être bon marché, et être léger lorsqu’il est sec, afin de permettre le transport de grands arbres.
On trouve ainsi : grains de lave (NDT = pouzzolane) , Bims, Blähton (NDT = argile cuite utilisée dans le bâtiment en Allemagne), zéolithe, Chabasai ®, , Boncoco ® (NDT = fibre de coco commercialisée sous ce nom en Allemagne, et sous le nom de Terre de coco en France), Akadama ® dure, Styropor (NDT = polystyrène expansé) en miettes (ce n’est pas une plaisanterie), et quelques autres que chacun peut trouver par lui-même s’il a compris le principe.
L’Akadama ® normal est utilisable avec précaution car il s’effrite, particulièrement en cas de gel, et qu’il constitue alors une masse argileuse dangereuse.
Pas utiles : n’importe quelle terre, compost, pierre, silex, sable, etc. Naturellement, un arbre poussera dans du sable ou de la terre pour plantes florales, mais cela ne sera pas optimal.
On peut utiliser tous les substrats cités seuls ou en mélange de plusieurs au choix.
Il existe un nombre infini de « SUBSTRAT IDEAL ». JE SUIS D’AVIS QUE PEU IMPORTE CEUX QUE L’ON PREND, ET DANS QUELLE PROPORTION.
3) Additif au substrat :
Les substrats modernes ne contiennent aucune terre, donc ils sont inertes. De plus, ils drainent et doivent être arrosés plusieurs fois par jour lorsqu’il fait chaud. Ce qui pour moi a fait ses preuves, c’est la tourbe grossière, également appelé tourbe blanche (NDT : en français = tourbe blonde). On la trouve dans n’importe quelle jardinerie. Peut également s’appeler « tourbe de fertilisation », parce que l’engrais coute moins cher en transport par fer que la terre. (NDT : il s’agit à ma connaissance d’une considération purement germanique).
Pas la tourbe noire poudreuse.
En Amérique, la tourbe est difficilement disponible. Mais on peut utiliser à la place de l’écorce finement hachée. On peut également utiliser de la fibre de coco ou du Boncoco®.
Je mets 15% à 20% de cet additif. Ce qui fait 80% de substrat moderne, et 20% de tourbe. Avec les pins et les oliviers, plutôt moins. Pour les arbres très petits, plutôt plus.
Ces éléments organiques servent aussi à améliorer la rétention en eau, ainsi que la vie dans le substrat. La tourbe a aussi apparemment des hormones qui font du bien au sol et aux arbres. Ces éléments organiques se désagrègent après environ 2 à 5 ans. On doit par conséquent l’utiliser avec précaution. On doit également la réutiliser avec réserves.
4) Arrosage :
A partir de fin mars, l’arrosage doit être quotidien, peu importe que l’arbre ait séché ou pas. Pas d’arrosage uniquement lorsqu’il pleut vraiment beaucoup. S’il fait chaud ou en cas de fort vent, il faut alors arroser deux ou trois fois (NDT : dans la journée).
Les petits arbres doivent être arrosés au moins deux fois. TOUS les arbres doivent être arrosés individuellement sur toute la surface. Tout un chacun peut arroser à condition que tout soit humide. La qualité de l’eau est INDIFFERENTE. L’eau du robinet convient parfaitement. Pour toutes les plantes. J’ai l’eau la plus dure qui soit avec 23 ° de titre hydrotimétrique allemand, et je l’utilise pour TOUT. Pour les érables les plus couteux et aussi pour les azalées.
J’utilise un gros tuyau d’arrosage de jardin, avec une dispersion assez large. Ce ne sont pas les arbres, mais une surface qui est arrosée. Comme au jardin.
Lorsqu’on arrose, il faut le faire de manière agressive, c'est-à-dire que toute la surface doit être mouillée, l’arbre entier, de haut en bas. L’eau doit sortir par les trous de drainage. Avec les substrats modernes, sur arroser est pratiquement impossible. Mais sous arroser certainement. Beaucoup de bonsaïs meurent dans des substrats modernes, parce qu’ils sont sous arrosés, en suivant les méthodes anciennes.
5) Fertiliser :
Avec des substrats modernes, fertiliser n’est absolument plus un secret. CHAQUE engrais proposé pour les plantes en général convient, qu’il soit chimique ou organique.
CHAQUE engrais devrait contenir relativement BEAUCOUP d’azote. Ce n’est qu’avec l’azote que les plantes peuvent croître. J’utilise l’engrais liquide que ALDI (NDT : supermarché « prix bas » allemand) propose au printemps, et en outre l’engrais sec en carton. Deux fois par an, je jette une demi-poignée de fumier de volailles séché sur le substrat.
Combien d’engrais ?
BEAUCOUP PLUS QU’ON PEUT L’IMAGINER :
J’engraisse jusqu’à 60 fois plus que la plupart des bonsaïllistes normaux. Tous les dix jours, je prends un arrosoir de 10 litres et je donne TROIS (un est recommandé) bouchons pleins dans l’eau. J’arrose tous les arbres. Conifères et feuillus, grands ou petits, récemment rempotés ou non. Ainsi, de fin mars à début octobre, donc environ 200 jours, soit 20 apports d’engrais. Le bonsaïlliste normal ne fertilise pas ou alors deux ou trois fois par an, et alors à dose « réduite », parce que cela lui a été ainsi enseigné. Si le bouchon sert de mesure, il en met la moitié. J’en mets trois. L’homme normal fertilise ainsi à hauteur de trois bouchons par an. En ce qui me concerne, c’est vingt fois trois, soit soixante bouchons. Au moins, car il faut ajouter les apports de fumier de volaille.
Les boulettes d’engrais asiatiques et autres : à mon avis elles sont complètement inutiles et dépassées. Ceux à qui elles font plaisir peuvent les utiliser. Elles ne nuisent pas. Le Biogold ® est fait pour être utilisé avec l’Akadama ® qui est un substrat moderne. Il est ainsi très utilisable. Si on me l’offre, je l’utilise volontiers. Je l’effrite et je le disperse sur le substrat. Après l’arrosage, il devient ainsi invisible. La brulure des racines par l’excès d’engrais chimique est difficilement possible parce qu’en suivant cette méthode, l’arrosage agressif lave tout ce qui est superflu. En tout cas, même mes azalées ne se trouvent pas mal de mes méthodes. Par conséquent, je réutilise également sans scrupules le vieux substrat.
Encore une fois : tout ou rien. Celui qui engraisse au maximum, ou arrose de manière agressive, en utilisant les substrats à l’ancienne mode tue ses arbres de façon certaine. Celui qui utilise des substrats modernes, mais engraisse et arrose comme par le passé tue ses arbres de façon certaine.
C’est tout. Maintenant, chacun peut écrire ce qu’il veut. Cela m’importe peu et je ne laisserai guère de place à une quelconque discussion. Ceux qui n’y croient pas peuvent parcourir ma galerie et interroger les personnes qui me sont proches. Tout cela n’a pas été inventé uniquement par moi. C’est appliqué par des jardiniers modernes sur leurs bonsaïs. C’est nouveau pour la plupart des pratiquants récents, et cela paraît incroyable. C’est pourtant déjà assez ancien et c’est appliqué en horticulture depuis des décennies, et en matière de bonsaï depuis une décennie avec grand succès.